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Comment répare-t-on le récif corailien ? (2ème partie)

Sea-heritage-gili-trawangan-reconstruction-récifale

Gili Trawangan ou la méthode Delphine Robbe

Sur cette petite île de l’archipel indonésien (au large de Lombok), entre la pêche à la dynamite et la sur-exploitation touristique, la catastrophe annoncée de la destruction des récifs, est en passe d’avoir été contrée!

Eh oui, l’acharnement d’un petit groupe de fanatiques du recyclage, de l’écologie et bien sûr, du monde sous marin a pour ainsi dire gagné son pari, de renverser la vapeur de la destruction et de la disparition des espèces marines, animales et coralliennes qui peuplaient ses fonds.
Cela, grâce à l’opiniâtreté d’une scientifique sur-motivée, Delphine Robbe qui a mis en place les premières Biorocks sur Gili Trawangan.

Les Biorocks

Les Biorocks sont des structures immergées de métal, dans lesquelles passent un très léger courant électrique qui accentue la fixation et le développement des morceaux de coraux que l’on a fixé au préalable sur ces structures. On est globalement sur une idée de récif artificiel dont la croissance des différentes espèces de coraux attachés dessus, est accélérée par l’ajout de ce léger courant électrique. Le récif se reconstitue du coup, beaucoup plus rapidement.

La méthode Ocean Quest/ Sea Shepherd

En plus des Biorocks, Delphine a démultipliée ses chances de succès en mettant en place d’autres techniques de reconstitution de récifs, notamment en développant la méthode Ocean Quest/Sea Shepherd. A l’initiative d’un scientifique malaisien, Anuar Abdullah, lui aussi atterré par la disparition inéluctable des récifs. L’idée était de mettre en place une technique 100% organique, où des nurseries de coraux permettent la croissance des « boutures » de coraux que l’on fixe sur des rochers vivants (recouverts d’algues, de micro-organismes…), une fois, la « bouture » fixée et ayant commencé sa croissance, le corail est replacé, au cœur du récif artificiel principal, généralement situé à proximité de la nurserie. Les résultats constatés avec cette méthode, dans les eaux de Gili Trawangan, sont plus qu’encourageant. D’ailleurs, pour en avoir fait personnellement l’expérience, j’avais été désolée de voir tous ces coraux mort et le peu de vie des récifs autour de Gili Trawangan, lors de ma venue en 2010. Neufs ans plus tard, qu’elle ne fut pas ma surprise de voir que le tourisme s’était développé de manière exponentielle sur l’île (ce qui n’augurait rien de bon, pour les coraux!!!) mais que, à contrario, dès que l’on met la tête sous l’eau, y compris dans des endroits très fréquentés par l’homme (typiquement devant la grande plage), les récifs artificiels font leur office et les coraux qu’ils contiennent sont magnifiques, les structures regorgent de poissons de toutes sortes…. un vrai bonheur!

Une réflexion globale…

Une vraie victoire pour Delphine et son équipe, qui dépassant le cadre de la reconstruction récifale, a également réussi le tour de force d’imposer une discipline du recyclage sur l’île, pour les touristes mais surtout pour les hôtels. Du coup, l’île ne croule pas sous les plastiques (pailles, bouteilles d’eau, gobelets…) qui ne finissent plus dans les eaux environnantes, ce qui est encore trop souvent le cas en Asie du Sud Est. Le cercle vertueux imposé sur terre est plus que bénéfique aux organismes marins et aide cette reconstruction et ce, malgré, l’affluence toujours plus importante de touristes.

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